Doit-on dire entrepreneuse ou entrepreneure ? Ne faites plus l’erreur

Le débat sur le terme à utiliser — entrepreneuse ou entrepreneure — intrigue de nombreuses personnes. Si la langue française permet l’usage des deux, chacune a ses partisans. Mais au-delà des mots, qu’en est-il réellement des femmes qui entreprennent en France ? Quel est leur profil, dans quels secteurs évoluent-elles, et quelle place occupent-elles dans l’économie ? Cet article répond aux questions les plus fréquentes sur le sujet.

Entrepreneure ou entrepreneuse : comment choisir le terme approprié ?

Dans le paysage linguistique francophone, deux termes coexistent pour désigner une femme qui crée et dirige une entreprise : entrepreneure et entrepreneuse. Pourtant, ces deux mots suscitent des débats sur leur usage, leur légitimité et leurs connotations. Voici une analyse détaillée pour mieux comprendre leurs origines et leurs usages.

1. Entrepreneuse : La forme officielle selon les dictionnaires

Le mot entrepreneuse est la seule forme féminine reconnue officiellement par les grands dictionnaires de langue française, comme le Larousse et le Robert. Il s’inscrit dans les règles grammaticales traditionnelles qui transforment les noms masculins terminés par « -eur » en « -euse » au féminin, comme chanteur → chanteuse ou danseur → danseuse.

Cependant, entrepreneuse peut parfois être évité en France pour des raisons socioculturelles :

• Ce suffixe -euse est associé à certaines professions artistiques ou informelles, ce qui peut réduire sa perception de sérieux dans des contextes professionnels.
• Dans un registre familier ou argotique, des termes comme entraîneuse peuvent évoquer des connotations négatives, bien qu’elles soient injustifiées.

En somme, entrepreneuse reste grammaticalement correcte et officielle, mais son emploi peut être perçu comme moins neutre dans certains milieux professionnels.

2. Entrepreneure : Un usage moderne mais non officiel

Le terme entrepreneure, bien qu’il ne soit pas encore inclus dans les dictionnaires français, est largement utilisé dans des contextes professionnels et institutionnels, notamment au Québec. Ce mot est issu d’une féminisation grammaticale visant à rendre le langage plus inclusif et à neutraliser les connotations parfois associées à « -euse ».

• Au Québec : L’Office québécois de la langue française (OQLF) encourage l’utilisation de entrepreneure dans le cadre de la féminisation des noms de métier. Ce choix reflète une volonté de neutralité et d’adaptation aux réalités contemporaines.
• En France : Bien que non validé par l’Académie française, le terme est fréquemment employé dans les secteurs professionnels, dans les médias, ou dans des documents administratifs.

Cette utilisation est perçue comme plus moderne, plus sérieuse et plus formelle, ce qui en fait un choix privilégié dans les milieux institutionnels ou pour des communications professionnelles.

3. Contexte historique et perception actuelle

• Histoire du terme « entrepreneure » : Bien que certains attribuent l’origine du mot au Québec, il existe des traces de son emploi dès le XIXe siècle dans des ouvrages ou correspondances. Cependant, son usage est resté rare jusqu’à sa popularisation récente dans le cadre des débats sur la féminisation du langage.

• Débats linguistiques : Le choix entre entrepreneuse et entrepreneure reflète des sensibilités culturelles et des perceptions variées. Là où « entrepreneuse » est grammaticalement correct, « entrepreneure » est perçu comme une adaptation plus respectueuse des attentes modernes en matière d’égalité des genres.

4. Comment choisir entre entrepreneure et entrepreneuse ?

Le choix entre ces deux termes dépend du contexte et des préférences individuelles :

• Privilégiez « entrepreneure » pour un contexte professionnel formel, ou si vous souhaitez adopter une forme plus moderne et neutre.
• Utilisez « entrepreneuse » si vous vous conformez aux normes grammaticales traditionnelles ou dans des registres plus informels.

Il est essentiel de noter que les deux termes sont corrects dans l’usage, même si l’acceptabilité de « entrepreneure » reste à formaliser dans les dictionnaires français.

5. Un enjeu sociétal plus large

Ce débat autour de entrepreneure et entrepreneuse s’inscrit dans la réflexion plus globale sur la féminisation des noms de métiers et l’évolution de la langue française. Au-delà des règles grammaticales, ces termes reflètent l’impact grandissant des femmes dans l’entrepreneuriat et leur reconnaissance dans le monde professionnel.

Les femmes entrepreneures en France : chiffres et tendances

Le nombre de femmes entrepreneures en France ne cesse d’augmenter, reflétant une évolution sociétale majeure. Voici un panorama des données clés sur leur présence dans le monde des affaires.

1. Part des femmes dans l’entrepreneuriat

En 2023, les femmes représentaient environ 43,7 % des créateurs d’entreprises en France, un taux stable par rapport à l’année précédente mais évolutive au fil des ans. Cette proportion montre une tendance positive dans l’entrepreneuriat féminin, soutenue par des initiatives visant à promouvoir la création d’entreprises par les femmes.

2. Dans quels secteurs évoluent-elles ?

Les dirigeantes françaises se distinguent par leur diversité sectorielle. Les principaux domaines dans lesquels elles exercent sont :

• Services à la personne : soins, éducation, et accompagnement.
• Commerce et e-commerce : boutiques physiques et en ligne.
• Artisanat : métiers créatifs comme la couture, la décoration ou la pâtisserie.
• Digital et nouvelles technologies : bien que sous-représentées, les femmes investissent de plus en plus ce secteur.

3. Quels sont leurs profils ?

Age et démographie

Les femmes qui entreprennent se situent majoritairement dans la tranche des 30 à 50 ans. Elles sont souvent motivées par un besoin de reconversion, une volonté d’indépendance ou l’envie de donner du sens à leur carrière.

Niveau d’étude

Une proportion significative d’entrepreneures possède un diplôme d’études supérieures. Cependant, il est aussi fréquent de voir des femmes autodidactes se lancer, prouvant qu’un diplôme n’est pas toujours une condition indispensable au succès entrepreneurial.

Localisation

Les grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille concentrent le plus grand nombre de créatrices. Néanmoins, les zones rurales voient également émerger des projets innovants, souvent liés à l’artisanat ou à l’agriculture durable.

Quels obstacles rencontrent les créatrices ?

Malgré leur dynamisme, les femmes entrepreneures se heurtent encore à plusieurs barrières. Ces défis incluent :

• Accès aux financements : En moyenne, les entrepreneuses obtiennent moins de crédits bancaires ou d’investissements que leurs homologues masculins.
• Réseaux professionnels : Les femmes bénéficient souvent d’un réseau moins étendu, ce qui peut limiter leurs opportunités.
• Stéréotypes : L’image de l’entrepreneur reste souvent associée à un homme, ce qui peut freiner certaines initiatives féminines.

Consultez notre article dédié à ce sujet Comment les femmes financent leurs projets de création.

L’importance de quotas pour encourager l’entrepreneuriat féminin

Pour réduire les inégalités et promouvoir l’entrepreneuriat féminin, certains plaident pour l’instauration de quotas dans les instances dirigeantes et les programmes d’accompagnement. Ces mesures visent à :

• Équilibrer la représentation des genres dans les organes décisionnels.
• Faciliter l’accès au financement grâce à des fonds dédiés aux projets féminins.
• Valoriser les rôles modèles féminins pour inspirer les futures générations d’entrepreneuses.

Si vous êtes curieuse d’en savoir plus sur les initiatives pour soutenir les femmes dans l’entrepreneuriat, découvrez notre série portraits de femmes entrepreneures.

Pourquoi les porteuses de projets sont essentielles à l’économie ?

Les femmes entrepreneures jouent un rôle fondamental dans l’économie française. Leur apport va bien au-delà de la simple création d’entreprises. Voici pourquoi leur contribution est si précieuse :

• Création d’emplois : En lançant leurs activités, elles génèrent des opportunités d’emploi local.
• Innovation sociale : De nombreuses entrepreneuses mettent en avant des projets ayant un impact positif sur leur communauté.
• Diversification économique : Leur présence dans des secteurs variés enrichit le paysage entrepreneurial.

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